

« L’hôtel des Tours DUO est un paradoxe, à la fois Aéronef des frères Montgolfier et Station Spatiale Internationale. Suspendu au-dessus de Paris, il n’est pas sur terre. Rempli d’énergie, de rêves, d’amour, de désirs, d’intelligence et de rires, il vole là-haut, là où il fait beau, là où l’oxygène rare étourdit. »
Ces propos grotesques sont signés du célèbre designer Philippe Stark, à qui Le groupe Laurent Taeïb a confié la réalisation d’un hôtel de luxe dans l’une des deux Tours Duo nouvellement construites aux confins du XIIIe arrondissement de Paris.
Le promoteur n’est pas en reste. On peut ainsi lire sur son site que : « Les Tours Duo offrent une pause céleste, la sensation de dormir si haut que tout Paris nous appartient… c’est ça le rêve de cet hôtel. Bénéficier d’une vue pareille procure une joie et un bonheur intense à celui qui partage une telle aventure, une poésie d’une grande intensité, ébloui par les étincelles de la Tour Eiffel.
139 chambres réparties sur huit étages, situées au sommet de la plus petite des deux tours (125 mètres). La seconde, toute aussi de traviole que l’autre, fait 180 mètres de haut, et elle est surmontée d’une incroyable sorte de cube – comme un symbole !
Resituons ainsi ces propos… Deux horribles tours qui semblent tout droit sorties du film Idiocratie, où les hommes sont devenus tellement débiles qu’ils ne savent plus construire un bâtiment droit (voir photo). Deux cicatrices de plus dans le ciel d’un arrondissement totalement ravagé par l’urbanisme.
Un hôtel de luxe qui nous “offre une pause céleste“, là où l’oxygène rare étourdit“. En fait, l’hôtel est suspendu au dessus du périphérique, d’un échangeur autoroutier (A86), et juste à côté de l’immense centre d’incinération d’Ivry, où sont brûlés les ordures ménagères de 14 communes – plus d’un demi million de tonnes de déchets par an…
L’oxygène y est vraiment rare, effectivement, mais l’imagination sans limite. Étourdissant!

JMBS