- Tu ne comptes tout de même pas sortir comme ça ?
Le zip de sa fermeture éclair remonté jusqu’en haut, Maé regarda sa mère à travers le grand miroir de son armoire. Plantée sur le pas de la porte tel un poireau en manque d’eau, elle arborait un visage inquiet. Ses yeux tombants et ses épaules trop lourdes trahissaient une lassitude des frasques de son enfant. Depuis quelque temps déjà elle se demandait à quel moment de sa vie de parent elle avait manqué à l’éducation de son fils. Et si cette responsabilité assumée l’avait empêché de dormir, elle n’était jamais parvenue à trouver une réponse franche. Un père absent ? Un travail prenant ? Non. Rien de tout ça ne semblait être la cause de ce mal-être profond que vivait le jeune garçon de dix-sept ans.
- Laisse-moi tranquille, maman.
- Mais les gens ne sont pas prêts ! Personne, là, dehors, ne va t’accepter comme tu es ! Tu es trop… différent…
- Je les emmerde ! S’ils ne sont pas contents, ils n’ont qu’à m’ignorer et voilà tout.
- Ne parle pas comme ça s’iel te plaît. Tu sais bien qu’on dit « iel » et pas « ils ».
- Je parle comme je veux. Et si ILS ont quelque chose à me dire ILS n’ont qu’à venir me le dire en face.
Les molles contestations de Sam n’avaient plus aucune prise sur le jeune homme qui finissait de lacer ses baskets rouges.
- Des lacets blancs ? Mais tu vas te faire agresser !
Avec un soupir comme seule réponse, Maé terminait son double nœud puis se regarda fièrement dans le miroir. Pour la première fois depuis longtemps il se sentait lui-même. Les différents badges, stickers et autres pins à l’effigie des communautés LGBTQ+ qu’il portait à la poitrine avaient été arrachés, ses bracelets aux couleurs arc-en-ciel découpés, et ses vêtements habituellement bien partagés entre les couleurs des minorités, aujourd’hui grossièrement dépareillés, juraient les uns avec les autres. Du vert, du bleu, du blanc, du rouge. Il ne ressemblait à rien et cela lui plaisait. Mieux encore, il ne ressemblait à personne et pour ça, il jubilait. Il ne lui restait plus qu’à porter le coup de grâce pour être parfaitement bien dans sa peau.
- Qu’est-ce que … ? NON ! MAÉ. C’EST HORS DE QUESTION QUE TU PORTES ÇA !
Un large sourire déployé sur le visage, le jeune homme enfila sa casquette sur laquelle était écrit :
« Jésus = Moïse = Mahomet »
Mais où il avait rayé les lettres pour qu’il n’apparaisse plus que :
« Je = Moi = Ma…me ».
- C’est ce qu’on va voir ! répondit Maé plein de conviction. J’en ai marre de ne pas pouvoir être qui je veux. J’en ai marre de penser aux autres avant de penser à moi. Pourquoi ce serait eux avant moi ?
- Mais parce que c’est comme ça que ça fonctionne désormais. Tu vas te retrouver avec un procès, ou pire, avec des associations sur le dos !
- Je m’en tape Maman ! Je m’en tape de ce qu’ils peuvent me faire ! Je…
- Iel !
- Non pas « iel ». ILS ! ILS ILS ILS ILS !
- Mais qu’est-ce que j’ai pu faire au bon Dieu ?!
- Au bon Dieu ? Crois-moi ! Tu lui as fait autant que lui a fait pour toi. C’est-à-dire, rien du tout !
Sam enchaîna plusieurs signes de croix.
- Tu le fais à l’envers…
- Non !
- Si. C’est haut, bas, gauche, droite.
- Mais qu’est-ce que ça change de toute façon ? Iel m’écoute. Iel m’entend.
- Ha bon ? C’est quand la dernière fois qu’il a réalisé une de tes prières ?
- Avec un enfant comme toi, c’est sûr qu’Iel est pas près de m’aider !
La sonnette de l’appartement retentit.
Énervé, Maé se faufila dans le couloir malgré les contestations de sa mère. Derrière la porte, toute la troupe était là. Mohamed, Chen, Bakoutoubo, Daniele, et Sarah, tous avaient défié la demande du jeune homme et s’étaient présentés chez lui malgré ses recommandations.
Lorsqu’il ouvrit, ses « amis » le toisèrent un long moment. Sans un mot, Sarah se mit à sangloter dans l’épaule de Bakoutoubo.
- Qu’est-ce ce vous faites là ? Je vous avais dit de ne pas venir aujourd’hui.
- Qu’est-ce que… Qu’est-ce que tu fais ?
- Écoutez, c’est pas contre vous mais…
- Pas contre nous ? hurla Sarah. Tu te moques du monde ? Qu’est-ce qui te prends de nous faire ça ?
- Arrête de crier, ça ne sert à rien. Maé parlait d’une voix calme et sereine. Je vous avais dit de ne pas venir aujourd’hui. Ce n’était pas une blague. Rentrez chez vous.
- Tu ne vas pas sortir comme ça quand même ? demanda Chen d’une voix inquiète.
- Honnêtement, j’ai pas envie d’en parler.
- Alors ça y est ? Tu renies tout le monde ?
- Mais non ! Je ne renie personne. C’est simplement que pour une fois, j’ai envie de faire attention à moi, avant de faire attention aux autres.
- Oui, avec ta casquette, on avait compris.
- Écoutez, je n’ai rien contre vous…
- Mais ?
- Seulement… On n’est pas amis !
- Pas amis ?
- Non ! C’est la société qui veut qu’on soit amis. Regardez-nous. Un arabe, un noir, une asiatique, un transsexuel, une lesbienne juive et un blanc ! On dirait le début d’une blague, bordel ! Trois filles, trois garçons… Ça ne vous choque pas ? Tout ça pour répondre à un prétendu code de « respect des différences ? » On n’a rien en commun ! On se connaît à peine et je suis sûr que vous ne m’appréciez même pas !
- Et alors ? répondit méchamment Sarah. Ça montre qu’on est tolérant !
- Alors si vous êtes tolérants, laissez-moi tranquille !
- Tu vas te faire lyncher si tu sors comme ça.
- Je m’en fous ! Ils n’ont qu’à venir m’attaquer à grands coups de tolérance. Je les attends !
- Iel !
- Allez, venez, on s’en va. On n’arrivera pas à lae raisonner de toute évidence.
Le petit groupe amassé devant la porte de l’appartement 5B se dispersa. Seul Mohamed figé devant le seuil de l’appartement continuait à regarder Maé. C’était un jeune homme de dix-huit ans toujours jovial et à l’accent « du bled » prononcé qui aimait faire rire par son innocence et sa naïveté naturelle. Mais aujourd’hui il avait le visage fermé et le regard grave.
- Tu viens Momo ?
- Non. Je ne peux pas lae laisser sortir seul comme ça. Iel ne tiendrait pas trois minutes.
Les deux garçons ne se lâchaient pas des yeux.
- Laisse tomber, Mohamed. Va au cinéma avec les autres. J’ai pas envie de te mêler à ça.
- Je sais. Et c’est pour ça que je reste avec toi.
- Tu crois m’empêcher de sortir ?
- Eh bien, si tu ne veux pas me mêler à ça, je pense que, du coup, tu ne sortiras pas.
Maé sourit.
- Je suis désolé mon gars, mais tu ne me feras pas rester ici. Tout ça te dépasse largement. Et si tu veux me coller aux basques toute la journée, fais-toi plaisir. Mais n’essaye pas de me « raisonner » ou je-ne-sais-quoi.
Mohamed haussa les épaules, tendit que les autres montaient dans l’ascenseur dont la porte se referma sur les hoquets de Sarah.
Automatiquement Maé prit sa veste, accrochée sur le porte-manteau derrière la porte, mais se ravisa aussitôt. Il observa avec dégoût ce vieux morceau de tissu sur lequel apparaissait la mention
« Tout.e.s les hemmes naissent libres et égaux en droits ! »
Il ne pourrait plus jamais la porter. Pas après aujourd’hui. Pas après ce qu’il s’apprêtait à faire. Au son des dernières mises en gardes avisées de sa mère, Maé sortit de l’appartement en claquant la porte. Il espérait ainsi enfermer derrière lui ces paroles dont il ne pouvait plus soutenir le propos.
Dans l’ascenseur, il rêvait d’un monde où hommes et femmes pouvaient librement se promener entre amis, sans être obligé de répondre à un code moral asservissant ; un monde où la liberté s’exercerait sans conditionnel et où la dictature de la tolérance serait balayée par celle de l’indifférence. Qu’aspirait-il à cette vie d’indifférence ! Où personne ne le regarderait, personne ne l’accosterait pour lui faire signer une pétition pour autoriser l’asexuation des nouveau-nés, où personne ne ferait attention à ses vêtements et à ses goûts. Mais alors qu’un sentiment de peur mêlée d’excitation commençait à faire trembler son corps et palpiter son cœur, l’ascenseur s’arrêta. La porte coulissa pour laisser apparaître une femme et ses deux garçons, dont l’un de six ans était en procédure de changement de sexe. La mère s’engouffra machinalement dans le petit espace clos. Mais lorsqu’elle aperçut Maé habillé dans cet accoutrement, elle se bloqua et arrêta ses enfants qui allaient, eux aussi entrer dans l’ascenseur.
De ses grands yeux écarquillés s’échappait un élan de surprise, d’incompréhension puis rapidement de colère ! Ses deux mains devant la bouche pour retenir un cri de terreur, la femme se mit à pleurer. La porte se referma.
- Tu es fier de toi ? demanda Mohamed sur un ton de reproche.
Maé haussa les épaules.
- Je n’ai rien fait de mal. C’est son problème si elle n’est pas capable de m’accepter comme je suis.
Le « ding » de l’ascenseur résonna. La porte s’ouvrit et Mohamed s’avança. Au fond du hall sombre, la porte d’entrée laissait apparaître un écran de lumière éblouissant. Dehors, régnant sur le monde, l’ogre Tolérance. Celui-là même qui n’acceptait plus les personnes comme lui, les gens normaux et les dévorait sans sommation.
Remonter, s’enfermer dans sa chambre, fulminer, fomenter… Ce plan rassurant lui traversa l’esprit, car il ignorait ce qui l’attendait dehors. Il n’espérait pas trouver une foule de gens compatissants qui se rallieraient à sa cause, mais aspirait à l’indifférence. Que personne ne l’accoste, que personne ne lui parle, qu’il puisse simplement se rendre au parc pour pouvoir s’y promener seul, c’était son souhait le plus cher. Il sourit à l’idée d’exprimer rapidement une prière qu’il viendrait crucifier sur son torse à l’aide de ses doigts tremblotants, mais aucun dieu ne serait là pour l’exaucer. Alors il sortit de l’ascenseur et se dirigea vers la porte d’entrée.
À peine le seuil franchi, les premiers regards choqués se posèrent sur lui. Il pouvait déjà les ressentir comme des pierres qu’on lui aurait jetées aux visages. Les passants outrés se muraient dans le silence et accéléraient le pas. Personne ne voulait être vu à proximité de cette bête qui semblait inciter à la violence.
Au loin, une femme cria :
- Connard ! Restes chez toi avec ta haine.
Ces paroles lâchées, l’attention des groupes de passants fut attirée sur le jeune homme bariolé. Malgré tout Maé prit la direction du parc.
Des sifflements se firent entendre parmi lesquelles fusaient d’autres insultes et déjà les premiers badauds mal intentionnés traversaient la rue et convergeaient de partout en direction de Maé.
- Tu ne devrais pas rester là, lui dit Mohamed. Tu vas avoir des problèmes !
- Ils ne me feront rien. Je n’ai rien contre eux.
Sa voix tremblait.
Rapidement il fut encerclé. Une femme dans le corps d’un homme le bouscula par-derrière.
- Alors ? Qu’est-ce qu’iel a lae facho ?
- Écoutez ! Écoutez-moi.
- Non ! Toi, écoute, petite merde.
Un homme s’avança devant lui. Il était noir, était habillé d’une soutane à col blanc et portait une kippa à l’effigie de Mahomet.
- Tu sors comme ça dans la rue, avec ta haine ? Et tu crois qu’on va se laisser faire ? On est des minorités nous, tu comprends ! T’as plus le droit de nous haïr maintenant.
- Mais je ne vous hais pas !
- Ta gueule ! Je t’ai pas donné la parole.
L’homme leva une main menaçante au-dessus du visage de Maé qui restât parfaitement stoïque.
- Mes ancêtres ont vécu l’esclavage, la shoah, le KKK, le colonialisme ! Tous les jours ils avaient le droit à leur lot d’insultes racistes. Et toi tu débarques avec tes lacets blancs ? C’est quoi ? T’es aryen ?
- Ouais ! Et nous pareil ! dit un homme efféminé, au visage fardé et aux lèvres teintes en rose. Sa voix très aiguë enchaînait les mots comme s’il n’était qu’un. Nous aussi on a vécu la Shoah bordel ! Et le FN ! Espèce de pervers narcissique !
- Mais je vous répète que je n’ai rien contre vous !
La gifle claqua sur le haut de la casquette de Maé, qui se couvrit la tête avec les bras, alors que la foule de plus en plus nombreuse le conspuait.
- Je t’ai toujours pas donné la parole ! Chien ! Tu crois pouvoir te balader dans la rue comme ça et inciter à la haine et à la violence alors que nous tout ce qu’on veut c’est la paix ? Putain, mais t’es qui toi ?
Alpaguant la foule, l’homme à la kippa serra le poing en l’air et cria :
- FIERTÉ !
Et toute la foule, poing en l’air, répondit en choeur :
- FIERTÉ !
- Tu vois où t’as mis les pieds mon gars ? Ici c’est la paix, l’amour et la tolérance !
- Ouais ! Vive l’amour ! répondit une femme dont un tatouage sur le front disait : « Libertine / Féminine » avant d’assener un coup de pied dans le tibia de Maé qui cria :
- Aïe !
- Vous avez entendu ? VOUS AVEZ ENTENDU ? Ce bâtard vient de dire « heil ».
- Nazi !
- SS 88 !
- Raciste !
- Mon grand-père est mort à Auswitch en 68 !
- Arrêtez ! S’iel vous plaît arrêtez !
Mohamed s’interposa entre Maé et la foule menaçante.
- S’iel vous plaît. Laissez-lae s’exprimer ! Iel voudrait vous expliquer quelque chose
- Dégage l’arabe !
- Dégage ! Sale Reubeuh !
- Booouh
- Retourne dans ton pays si tu préfères la haine !
Non loin de là, la sirène d’une voiture de police résonna dans la rue. Maé, poing serré avait reculé jusqu’à la devanture d’un salon de coiffure. Il ne pouvait qu’entendre les portes du véhicule s’ouvrir puis claquer aussitôt.
- Allez, allez ! On s’écarte !
Aussitôt un homme en uniforme se fraya un chemin jusqu’à Maé.
- Vous pouvez me dire ce qu’il se passe ici ?
L’homme tira de toutes ses forces sur son énorme cigarette électronique qui aussitôt s’illumina aux couleurs de l’arc-en-ciel.
- C’est ellui ! Iel incite à la haine ! Iel a dit « heil » ! C’est un gros nazillon !
Le policier regarda Maé avec indifférence. Le jeune homme tremblait et semblait prêt à en découdre s’il le fallait. Le policier, bien décidé a ne pas avoir de rapport à taper avant la fin de sa journée, le prit à part alors que ses collègues formaient un cordon de sécurité entre la foule et eux.
- Écoute mon grand, c’est pas contre toi, mais qu’est-ce que tu fous là ? Tu veux te faire tuer c’est ça ?
- Tuer ? Non je veux juste aller au parc bordel !
- Écoute-moi bien. Le policier s’approcha très près de Maé et lui chuchota : Moi non plus j’peux plus les voir tous ces pédés, ces noirs et ces bougnoules, mais regarde-moi… J’m’adapte, je survis.
- Mais j’ai rien contre eux bon-sang ! Je veux juste pouvoir agir normalement, pouvoir m’habiller comme je veux et dire ce que je pense…
- Et moi je veux une demi-heure avec l’adjointe au maire, manger au Ritz avec Clint Eastwood et les bons numéros du prochain loto ! Redescends mon garçon ! Je sais pas dans quel monde tu vis, mais ceux qui étaient des victimes hier ont le pouvoir aujourd’hui ! Et sortir comme ça dans la rue c’est chercher la merde. Alors tu vas rentrer chez toi, mettre des fringues aux couleurs minorités, des symboles à l’effigie des minorités, tu vas penser minorités, tu vas parler minorités et tu vas aimer les minorités ! C’est clair ?!
- Non !
- Comment ça non ?
Derrière, l’ambiance montait. Un homme cria :
- FIERTÉ
Et toute la foule répondit :
- FIERTÉ !
- À bas le patriarcat !
- Vive l’amour ! LGBTQQIAAPO !!! LGBTQQIAAPO !!!
- Allahamen !
Le policier sentant l’imminence du danger voulut prendre Maé par le bras, mais ce dernier résista.
- Fais pas le con, mon gars, je te ramène chez toi. Dans deux minutes, si t’es encore là, ils t’embrochent en méchoui et tu finis dans le kebab de ce soir, entre la salade et les oignons.
- FIERTÉ !!!!
- FIERTÉ !!!!
- Écoutes-les. Ces gens-là ne rigolent pas. Viens avec moi ! Maintenant.
Un pavé s’écrasa lourdement dans la vitrine du salon de coiffure. La vitre se brisa dans un vacarme épouvantable et se répandit, en plusieurs milliers de petits éclats sur le trottoir. Terrorisé, Maé se laissa emporter par le policier. Mais la foule bien décidée à ne pas laisser le jeune homme s’en sortir si aisément resserra ses rangs, bloquant l’accès au véhicule resté en arrière.
- Laissez-nous passer ! Laissez-nous passer !
- Non ! On veut la peau du nazi !
- Ouais, pas de haine chez nous !
Alors qu’il relevait sa tête enfouie dans son bras pour observer cette masse hostile, Maé reconnut le visage sévère de Sarah. Et alors que leurs yeux se croisaient, la jeune fille lui balança une poignée de gravier en pleine figure. Mais le policier recroquevillé sur le garçon pour le protégé reçut lui aussi une partie des projectiles ce qui le fit entrer dans une colère noire. Relâchant son étreinte protectrice il sortit son arme de service et la braqua sur la foule.
Un lourd silence s’écrasa dans la masse.
Aussi fier de son effet que sûr de sa force, le policier sentit l’adrénaline monter en lui.
Depuis le temps qu’il intériorisait sa haine.
Depuis le temps qu’il détestait tous ces gens !
À cet instant c’est lui qui détenait le pouvoir.
Lui seul !
- Allez, les tarlouzes ! On recule.
En une seconde, son regard croisa alors celui horrifié de sa partenaire. La terreur qu’il lut au fond de ses yeux lui fit comprendre l’erreur qu’il venait de faire. Il n’eut pas le temps de se servir de son arme que déjà la masse fondait sur eux en hurlant des cris d’amour, de paix et de tolérance.
« Flash info
Une émeute a éclaté cet après-midi dans la capitale. Un délinquant apparemment connu des forces de police pour ses incitations à la haine est sorti dans la rue pour agresser les membres des minorités. Sorti avec un couteau, il aurait poignardé un policier qui tentait de l’arrêter avant de s’en prendre à un transgenre enceint. Vociférant des menaces et scandant des chants de guerres nazis, il aurait, selon plusieurs témoins de la scène, voulu « tous les envoyer à la chambre à gaz ». Un tatouage « Zyklon B » sur le corps de l’agresseur, corroborerait cette histoire selon notre journaliste sur place.
Le procureur de la république dans un communiqué Twitter a indiqué je cite « déplorer qu’il reste en activité des individus aussi violents et irrigués par la haine » mais déclarer par la suite, je cite « se réjouir de la réactivité des minorités qui montre toute leur solidarité les unes envers les autres. »
Clément Bourgoin, Septembre 2022
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1 comment
Un bon et glaçant pas de côté, et toujours surprenant !